Nos chiens ne sont pas des loups !

S'il y a bien un sujet sur lequel on peut entendre ou lire tout et n'importe quoi, c'est bien celui de la " dominance "... suivi de près par la " hiérarchie ".

Plantons le décor… dans les années 40, une observation (48 heures) est faite sur des loups captifs. Malgré les démentis des études sérieuses ultérieures, l'image du loup en conflit permanent avec ses congénères pour exiger ses privilèges reste gravée.

Les années passent, et dans les années 70, les Moines de New Skete publient un manuel de dressage, reprenant ces notions de rivalité, de dominance, pour les inculquer aux humains en tant que principes éducatifs.

La théorie de la dominance est née… et elle fera des ravages.

Sauf qu'il y a tout de même un sérieux problème : La " dominance " qualifie une interaction entre deux individus de la même espèce.

Qu'à cela ne tienne ! On va donc affirmer, sans aucune preuve, que le chien considère sa famille comme sa " meute ", et son maître comme un chien, qui se doit d'être évidemment un " super chien " (on dit un Alpha, ca fait mieux), qui prouve sa " dominance " en s'imposant comme supérieur " hiérarchique ".

Soyons sérieux un moment…

Quelle espèce animale survivrait si l'essentiel de l'activité des membres du groupe était de s'imposer et de se battre avec les autres ? L'agressivité observée chez les loups n'était due qu'à la captivité !

D'ailleurs, pourquoi s'obstiner à éduquer les chiens actuels comme des loups actuels ? Il y a sans doute plus de 12000 ans que leurs chemins se sont séparés. Nous ne savons pas comment les choses se passaient à l'époque ! A quand un manuel de puériculture basé sur la vie des chimpanzés en zoo ?

Et gardons-nous d'appliquer aux chiens notre façon humaine de vivre les notions de hiérarchie et d'autorité. Quelle est la différence entre un leader compétent et valorisant, et un "petit chef" tyranique ?

Observons nos chiens, et revenons aux notions logiques de respect mutuel, de coopération en confiance, et d'autorité bienveillante.